15.12.2014

« Les œuvres de Stéphanie Saadé font transparaître à travers des manipulations simples la fragmentation qui existe derrière l’apparence d’intégrité que présentent les objets. L’artiste fait subir à des matériaux industriels des dommages équivalents aux impacts physiques et émotionnels qui affectent l’individu. C’est l’impact qui crée la forme, en générant des traces et des déformations irréversibles. L’exil est aussi le moteur de déformations, qui font prendre à l’individu une autre forme, qui le rend étranger. Saadé découpe des parties d’objets métalliques de façon à mettre en évidence ce qui leur permet de tenir : la soudure, cicatrice permanente qui implique que pour s’unir les parties doivent perdre des particules de leur individualité, qui se fondent avec celles de l’autre. À l’endroit de la soudure leur nature devient identique. L’artiste opère des Re-Enactments, dans lesquels elle reproduit des objets vernaculaires pour s’approprier la logique des autres. Ils se transforment en sculptures minimales. »

Stéphanie Saadé est née en 1983 au Liban. Elle vit et travaille à Beyrouth. Elle est artiste en résidence à la Jan van Eyck Akademie à Maastricht depuis mars 2014, et est représentée par la galerie Akinci, Amsterdam. Diplômée de l’ENSBA de Paris en 2010, elle a exposé récemment au Salon de Montrouge, au MuHKA d’Anvers et à LA CONSERVERA Murcie, Espagne.

Conférence proposée par Pierre Guislain.

En priorité destinées aux étudiants et enseignants de l’école, les conférences sont ouvertes au public dans la limite des places disponibles.