Art & Design

ENSA Dijon

03.02.2014 → 07.02.2014

Résidence

Rémy Héritier

Atheneum

Une image, proposée par le chorégraphe Rémy Héritier, va constituer le point de départ du travail collaboratif avec les étudiants participant au projet En Biais. Ensemble le groupe va enquêter pour définir la nature de cette image, son contexte, ce qu’elle montre, ce qu’elle représente. Ce travail nous permettra d’accumuler des matériaux chorégraphiques, musicaux, spatiaux (l’espace dans la danse et l’espace comme lieu) mais aussi des objets, des textes liés à cette image. Ces matériaux, une fois rassemblés, seront le socle commun à partir duquel nous tenterons de produire dans un même geste une écriture (thématique, associative, dissociative, mais aussi intuitive) et un objet temporaire sous une forme performée qui sera présenté au public à la fin du workshop.

Le processus de travail proposé par Rémy Héritier peut être défini comme une tentative de documentation de l’image choisie comme point de départ du travail collectif. La notion de documentation prend ici des sens multiples et s’inscrit dans un contexte qui va au-delà d’une conception traditionnelle du « document ».
« Documenter » est entendu dans ce contexte comme une démarche qui puise dans la mémoire individuelle et collective, immédiate ou plus ancienne, dans l’histoire aussi bien que dans différentes fictions possibles, dans la perception et dans l’imagination. Cette démarche vise à envisager la possibilité de défaire les hiérarchies entre documentation, en tant que processus d’archivage d’éléments existants, et création. Ce travail vise à interroger ce qu’est un document et comment nous utilisons des documents.
L’objectif est d’engager nos processus de pensée et nos pratiques dans la production d’une constellation d’objets de toute sorte (danse, film, texte, photographie, etc). Ces constellations documenteront une pratique de recherche et c’est à partir de ces constellations que le groupe prendra différentes décisions et prendra position pour produire une articulation de tous ces documents.

Rémy Héritier a invité Stéphane Bouquet à intervenir lundi 3 février durant la première journée d’atelier et en conférence à l’ENSA Dijon à 18h ouverte à tous les étudiants.

“Si la danse moderne et le cinéma se sont développés au même moment, dans les dernières décennies du XIXe siècle, il y a sans doute une raison qui ne s’appelle pas seulement hasard.
Les contemporains perdaient leurs gestes ou c’est ce que beaucoup d’entre eux disaient. Que sont devenus les gestes à cet âge d’intense progrès technique est peut-être la question que posent, ensemble, les deux arts ? Comment les retrouver, comment les faire échapper à la violence de la modernité technique et industrielle ? Cette conférence se proposera de suivre un ou deux fils qui nous permettront de lire la danse et le cinéma comme des arts du toucher, des arts qui proposent aux corps de réinventer, pour eux et pour les autres, de bons gestes. » (Stéphane Bouquet)

© Rémy Héritier