Art & Design

ENSA Dijon

2.02.2017

Conférence

La ville au cinéma

18h-20h • Amphithéatre ENSA Dijon

Plusieurs projections sont organisées dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de bourgogne. Ainsi 4 films sur le thème de la ville au cinéma seront projetés à l’ENSA Dijon.
Projet encadré par Hélène Robert et Isabelle Marinone (MCF Histoire du Cinéma à l’Université de Bourgogne).

Le  Mercredi 8 février 2017   18h-20h Amphithéâtre ENSA Dijon
Les symphonies urbaines

« Études sur Paris » d’André Sauvage (1928) présenté par Isabelle Marinone.

Paris à la fin des années 1920 est une ville aux visages multiples, ô combien vivante. On y arrive en péniche, par les canaux qui rejoignent la Seine et où s’acharnent des milliers d’ouvriers. De l’Opéra à la Butte Montmartre, au rythme des monuments historiques, la traversée de la capitale donne à voir une foule changeante.

Rejoignant un mouvement sans étiquette mais bien d’époque, celui des symphonies urbaines après les œuvres emblématiques de Julius Jaenzon, Paul Strand et Sheelers aux Etats-Unis ou celles de Walter Ruttman et d’Alberto Cavalcanti sur le vieux continent, André Sauvage entreprend une vaste étude qui nécessite du temps, « un voyage de plusieurs années. » Il s’agit pour lui, d’un « travail de longue haleine » afin de restituer Paris « en inattendu, en humanité, en beauté. » Sauvage entreprend quelques études qui constituent des courts métrages : Paris-Port, Nord-Sud, Petite-Ceinture, Les îles de Paris, de la Tour Saint-Jacques à la Montagne Sainte-Geneviève, lieux eux-mêmes divisés en neuf sous-parties, telles sont les coordonnées qui orientent le « grand voyage cinégraphique » de Sauvage sur cette « immensité » qu’est Paris.     

Le Mercredi 15 février 2017   18h-20h Amphithéâtre ENSA Dijon
 La ville du futur

« Métropolis » de Fritz Lang (1927) présenté Isabelle Marinone et les étudiants de l’uB en cinéma.

À l’origine du mythe de Metropolis, Fritz Lang souhaite entreprendre la création d’une cité futuriste. Elle serait apparue à Erich Pommer, producteur de l’UFA, et du réalisateur lors de leur arrivée à New York, suite à la première vision qu’ils eurent des gratte-ciels et autres buildings cyclopéens. Une vision qui a fortement imprimé l’œil de l’ancien architecte devenu cinéaste. Car si Metropolis est un film du futur, il puise, bien sûr, dans le présent de Lang. De fait, la science-fiction ne se pense pas en dehors d’une époque ; et à l’ère de la modernité et de la multiplication des lieux (lieu de résidence, de travail, de passage, de loisir, etc.), le réalisateur analyse cette explosion urbaine et moderne, posant la question d’un « médiateur« , d’un lien entre tous ces fragments …. Son enjeux cinématographique : comment envisager l’urbanisme du futur ?

Le  Mercredi 15  mars 2017   18h-20h Amphithéâtre ENSA Dijon
Déambuler dans la ville

« Shadows » de John Cassavetes (1959) présenté par Isabelle Marinone et les étudiants de l’uB en cinéma.

John Cassavetes fait remonter l’origine du titre du film à ce que l’un des acteurs s’amusait à dessiner ses camarades au fusain et appela son dessin Shadows. Le réalisateur avait également nommé ainsi son atelier de théâtre au Variety arts studio (en anglais élisabéthain, Shadows évoque l’Acteur). Le titre du film rend donc tout autant hommage au travail des comédiens pour trouver leur personnage qu’au thème de la quête d’identité. Le tout magnifié par les improvisations Free jazz de Charlie Mingus (Self portrait in three colors). Le film témoigne de la splendeur de New York, les scènes de jour ou de nuit sur la 46e rue, Central Park en hiver, et le parc de sculptures du MoMA, tout nouvellement installé …

Le Mercredi 5 avril 2017  18h-20h Amphithéâtre ENSA Dijon
 La ville comme prétexte au burlesque

« Playtime » de Jacques Tati (1967) présenté par Isabelle Marinone et les étudiants de l’uB en cinéma.

Playtime est un film-monstre : un projet ambitieux, hors du commun, porté par et vers les excès. L’aventure chaotique de son tournage se joue dans les décors réels, d’une ampleur jamais vue, construits sur un terrain vague de 15000 m² à Joinville-le-Pont. Cette ville-studio, qui nécessita cinq mois de construction, accueille la parodie grandeur nature du quartier naissant de la Défense, avec ses rues, ses buildings, son drugstore. Playtime est un film de la démesure dont le sujet est d’abord l’excès de rationalisation jusqu’à l’absurde du monde moderne, déjà au cœur de Mon oncle dans la ville et la villa des Arpel. On retrouve Monsieur Hulot, perdu dans l’immensité dédaléenne d’un bâtiment où il est venu passer un entretien qui n’aura jamais lieu. Ses déambulations servent de fils conducteurs dans cette balade kafkaïenne, parallèlement à la visite d’une jeune touriste américaine en quête d’un vieux Paris qui n’existe déjà presque plus – il faut la voir se jeter sur la vieille fleuriste au coin d’une rue pour faire une photo, vain « cliché » d’une ville en proie à l’uniformisation. Chacun, à sa manière, découvre la standardisation galopante glorifiant l’anonymat. L’ambition de Tati est d’abord humaniste, et vise à redonner aux personnages les moyens de rendre le monde habitable.

  • Metropolis

  • Photogrammes des Etudes sur Paris

  • Playtime

  • Shadows